L'Algérie affiche de plus en plus ses ambitions dans l'exportation à grande échelle de ses produits agricoles, notamment les fruits et légumes. Une certitude relevée hier par le président de la Chambre nationale d'agriculture, M. Chérif Ould Hocine, qui a dé...
L'Algérie affiche de plus en plus
ses ambitions dans l'exportation à grande échelle de ses
produits agricoles, notamment les fruits et légumes. Une
certitude relevée hier par le président de la Chambre
nationale d'agriculture, M. Chérif Ould Hocine, qui
a déclaré : " nous ne sommes pas déficitaires dans
certains produits agricoles et certainement pas dans la production de
pomme de terre ",
Il affirme que la production de ce produit a de quoi
satisfaire la demande nationale.
De son point de vue, lier
l'excédent de la production aux exportations, c'est un chemin
très court. Et pour cause, il en veut pour preuve l'option
d'ouverture du pays. "Les flux à l'entrée ou à la
sortie du pays sont des plus normaux. Il faut laisser libre courts
à la concurrence".
Rappelant dans ce contexte que,
l'Algérie a beaucoup d'atouts à faire valoir et qu'il
suffit de " faire un réglage pour que le pays reprenne sa
place sur le marché international".En 2006, l'Algérie a
exporté vers la France, l'Ukraine, l'Irlande, l'Espagne,
l'Italie, la Suède, la Tunisie, des produits agricoles (Agrumes,
figues, orange, melon, raisins, pommes et poires).
Certainement,
dit-il, en petite quantité mais l'essentiel c'est que ces
produits ont été placés dans ces pays.Le niveau
des exportations par rapport aux importations est vu par le
président de la Chambre nationale de l'agriculture dans la
finalité de replacer le produit algérien dans le contexte
international. "Nous sommes en train de réussir.
Et aujourd'hui,
on dit que nous importons tout et que nous avons une facture
alimentaire. Oui, nous avons une facture alimentaire très
importante mais ce que je voudrais dire, c'est que sans la production
nationale, la facture alimentaire serait multipliée par huit".
Il indique que l'Algérie produit annuellement
l'équivalent de 10 milliards de dollars.M. Ould Hocine est
convaincu des capacités de l'Algérie à s'inscrire
dans la concurrence internationale en matière d'exportations. "
C'est sûr que nous devons être concurrentiels par rapport
aux pays riverains.
Nous nous référons aux standards
internationaux et nous travaillons de concert avec le
ministère de l'Agriculture et l'ensemble des instituts
techniques pour essayer d'être au diapason avec ces standards
internationaux. Concrètement, à l'exportation, nous
arrivons à placer quelques produits ". En ce qui concerne
l'exportation de la datte, elle est laborieusement reprise. " Avant
l'année 2000, l'Algérie avait perdu
énormément de parts de marché à telle
enseigne que des pays voisins, plus grave encore, avec des produits
algériens, se sont placés sur la scène
internationale ". Aujourd'hui, explique-t-il, il s'agit de travailler
sur la de qualité et d'essayer de se mettre au diapason par une
normalisation qu'il faut mettre en place.
En matière
d'exportation, il rappelle que l'Algérie a pu placer 152 tonnes
de pomme de terre en 2006, 424 tonnes de truffes sur le marché
international, 190 tonnes d'oignon en Italie, en Tunisie et en France.
Il répète dans ses propos qu'il s'agit d'un début.
Il s'agit de reprendre sa place, d'offrir quelques produits
algériens sur les marchés internationaux. " Les choses
viendront d'elles-mêmes par la suite. Il ne s'agit pas de tenter
d'investir sur un marché verrouillé, très
difficile et très standardisé, un marché qui est
devenu traditionnel pour quelques exportateurs du pourtour
méditerranéen ou d'installer des quantités
faramineuses et par la suite se voir refermer la porte sur
soi-même parce qu'on aura eu des problèmes sanitaires, de
calibrage et de normalisation ".
Dans cette direction, il est
d'avis à dire que c'est là les premières
tentatives. "Et nous sommes en train de réussir beaucoup de
choses importantes.
Dans la sphère agricole, nous avons pour
vocation de produire. Dans la sphère commerciale, les gens
qui font de l'exportation sont des commerçants. Nous
avons oublié et perdu quelques métiers depuis
quelques années mais nous sommes en train de reprendre petit
à petit avec les exportateurs, et les institutions et nous
sommes en bonne voie pour reprendre notre place sur le marché
mondial ".Il souligne que des efforts considérables sont fournis
dans le domaine de l'emballage, du conditionnement, du froid, de la
chaîne de froid mobile.
" Nous sommes en train de faire ramener
des gens expérimentés sur le marché
international ".Le président de la Chambre nationale de
l'agriculture, évoquant la question de la hausse des prix, dit :
"Le prix n'est jamais l'affaire de l'agriculteur. Il est soumis au
diktat des intermédiaires comme l'est également le
consommateur.
Ce que je déplore dans notre pays c'est que, quand
en parle au niveau institutionnel, on vous dira que les prix sont
libres au regard de l'économie de marché". Ainsi et
d'après lui, il est question aujourd'hui de revenir sur " les
marges excessives que se font tous ces intermédiaires dont le
nombre grandit sans cesse
". Il s'interroge sur le prix de la pomme de
terre qui est cédée par l'agriculteur entre 28 et
30 dinars le kilogramme et qui se retrouve sur le marché
à 70 dinars.
" La marge bénéficiaire doit
être réglementée dans notre pays pour éviter
que le pouvoir d'achat du citoyen soit érodé ".
Source : Le Maghreb
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