En plein développement, ce port du détroit de Gibraltar attire les capitaux.
Glissant lentement vers le large, le porte-conteneurs Darlington
de l’opérateur Maersk est un colosse à la mesure du port flambant neuf
qui l’abritait depuis une semaine.
Inauguré fin juillet, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la ville de Tanger, le Tanger-Med 1 fonctionne déjà à plein. Il n’est pourtant qu’une partie d’un complexe portuaire en eaux profondes appelé à devenir, à l’horizon 2012, l’un des principaux de la Méditerranée. Et, à l’échelle mondiale, l’un des plus grands ports de transbordement de conteneurs entre l’Asie et les Amériques.
Soit un complexe portuaire dévorant 7 kilomètres de littoral. En face, sur la côte espagnole, le port d’Algésiras, que l’on voit par temps clair, ne va pas tarder à paraître modeste. Sans parler de celui de Casablanca, le poumon économique du Maroc.
Porte de la Méditerranée (détroit de Gibraltar), la pointe septentrionale du Maroc fait la jonction entre deux mers et deux continents. Et, en zone franche (donc défiscalisée), avec sa main-d’œuvre bon marché et qualifiée, ce territoire défie toute concurrence. Rien d’étonnant donc à ce que les sociétés se ruent pour prendre des concessions ou s’y installer.
D’autant que, mû par l’économie chinoise, le trafic mondial des conteneurs - il a doublé entre 2001 et 2005 - a saturé les grands ports. Le tout-puissant TMSA, l’Agence spéciale Tanger Méditerranée, qui chapeaute l’intégralité des projets locaux, assure crouler sous les demandes - groupes européens ou monarchies du Golfe (voir ci-contre).
Ce brillant ingénieur des Ponts et Chaussées (ils sont nombreux parmi les nouveaux haut fonctionnaires marocains) est persuadé que, d’ici dix à quinze ans, le Nord marocain aura le même poids économique que la région de Casablanca. «C’est un projet intégré, ajoute Saïd Elhadi. Il aurait été aberrant de construire un port franc spectaculaire sans que toute la région n’en bénéficie.»
Déjà 30 000 emplois auraient été créés, surtout grâce aux zones franches en plein essor. Dans la décennie à venir, le TMSA parle de 140 000 nouveaux postes de travail.
Source : Libération.fr
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