Le Libyen
Mouammar Kadhafi, le plus ancien chef d’État arabe et africain, qui a
fêté samedi 1er septembre le 38e anniversaire de son arrivée au
pouvoir, est devenu au fil des ans un partenaire difficile mais
incontournable des Occidentaux.
Né, selon sa propre légende, sous une tente bédouine dans le désert de Syrte en 1942, le colonel Kadhafi (photo), fils de berger de la tribu de Gaddafa, reçoit une éducation religieuse rigoureuse avant de rentrer dans l’armée en 1965. Il n’a que 27 ans quand il renverse, le 1er septembre 1969, sans qu’une goutte de sang ne soit versée, le vieux roi Idriss. En 1977, il proclame la « Jamahiriya », qu’il définit comme un « État des masses » qui gouverne par le biais de comités populaires élus, et s’attribue le seul titre de « guide de la révolution ». Mais son pouvoir reste intact.
Son style de vie, ses tenues traditionnelles, sa façon fantasque d’exercer le pouvoir sur cet immense et riche pays pétrolier, peu peuplé, paraissent incongrus et imprévisibles non seulement pour les Occidentaux, mais aussi pour les Arabes.
En saharienne kaki, en uniforme militaire chamarré d’or ou en gandoura, la robe des Bédouins, Kadhafi aime recevoir sous la tente, dans le désert ou dans la cour de la caserne Bab el-Azizia, au centre de Tripoli, bombardée en 1986 par les Américains. Il fait attendre des heures, parfois des journées, dirigeants étrangers et journalistes.
Mais il sait les garder très longtemps, buvant le thé et refaisant le monde.
Séducteur, il apprécie la compagnie féminine. Il décide tout de ses bureaux de Tripoli ou Syrte, mais plus souvent depuis une tente, parfois déplacée dans le désert, protégé par des femmes en tenue de soldats, ses « amazones ». Il se nourrit frugalement, notamment de lait de chamelle.
Personnage théâtral, il s’est singularisé par des actes et des propos qui ont amusé le monde ou lui ont fait peur, distribuant les affronts à ses pairs arabes ou émettant des théories très personnelles sur l’histoire et sur les hommes. Lors d’un sommet arabe, en 1988, on l’a vu la seule main droite gantée de blanc. Il expliquait qu’il voulait ainsi éviter de serrer la main à des gens ayant « les mains tachées de sang ». Au sommet suivant, il se trouvait à côté de l’ex-roi saoudien Fahd. Fumant un gros cigare, il se tournait ostensiblement vers son voisin chaque fois qu’il exhalait la fumée.
Pour lui, son Livre vert, instituant la « Jamahiriya » ou le pouvoir des masses, constitue la seule solution pour l’humanité. Encore tout récemment, en mars 2007, il a tourné en dérision le système électoral, affirmant que la démocratie ne pouvait être établie par les urnes : « Les élections, c’est une mascarade. »
Dans les années 1990, Kadhafi, affaibli sur le plan mondial, déçu par ses partenaires arabes, se tourne vers le continent noir et ne cesse de plaider pour la création des « États-Unis d’Afrique ». Traité pendant des décennies en chef d’un État « terroriste », il décide également de se réconcilier avec l’Occident.
En 2003, à la surprise du monde entier, il annonce le démantèlement de tous ses programmes secrets d’armements. Ensuite, il reconnaît la responsabilité de son pays dans les attentats contre un avion américain au-dessus de Lockerbie (270 morts en 1988) et contre un avion français au Niger (170 morts en 1989), et verse des indemnisations aux familles des victimes.
La fondation Kadhafi, présidée par l’un de ses huit enfants, Seif al-Islam, contribuera à régler ces conflits, de même que récemment l’affaire des infirmières bulgares.
L’ex-paria s’ouvre enfin à l’Occident. Kadhafi reçoit Jacques Chirac, Tony Blair et plus récemment Nicolas Sarkozy. Il signe des contrats pétroliers avec Européens et Américains et se promet d’aider à régler des conflits comme le Darfour. Mais cela ne l’empêche pas de continuer à critiquer l’Occident.
Source : L'Orient Le Jour
Né, selon sa propre légende, sous une tente bédouine dans le désert de Syrte en 1942, le colonel Kadhafi (photo), fils de berger de la tribu de Gaddafa, reçoit une éducation religieuse rigoureuse avant de rentrer dans l’armée en 1965. Il n’a que 27 ans quand il renverse, le 1er septembre 1969, sans qu’une goutte de sang ne soit versée, le vieux roi Idriss. En 1977, il proclame la « Jamahiriya », qu’il définit comme un « État des masses » qui gouverne par le biais de comités populaires élus, et s’attribue le seul titre de « guide de la révolution ». Mais son pouvoir reste intact.
Son style de vie, ses tenues traditionnelles, sa façon fantasque d’exercer le pouvoir sur cet immense et riche pays pétrolier, peu peuplé, paraissent incongrus et imprévisibles non seulement pour les Occidentaux, mais aussi pour les Arabes.
En saharienne kaki, en uniforme militaire chamarré d’or ou en gandoura, la robe des Bédouins, Kadhafi aime recevoir sous la tente, dans le désert ou dans la cour de la caserne Bab el-Azizia, au centre de Tripoli, bombardée en 1986 par les Américains. Il fait attendre des heures, parfois des journées, dirigeants étrangers et journalistes.
Mais il sait les garder très longtemps, buvant le thé et refaisant le monde.
Séducteur, il apprécie la compagnie féminine. Il décide tout de ses bureaux de Tripoli ou Syrte, mais plus souvent depuis une tente, parfois déplacée dans le désert, protégé par des femmes en tenue de soldats, ses « amazones ». Il se nourrit frugalement, notamment de lait de chamelle.
Personnage théâtral, il s’est singularisé par des actes et des propos qui ont amusé le monde ou lui ont fait peur, distribuant les affronts à ses pairs arabes ou émettant des théories très personnelles sur l’histoire et sur les hommes. Lors d’un sommet arabe, en 1988, on l’a vu la seule main droite gantée de blanc. Il expliquait qu’il voulait ainsi éviter de serrer la main à des gens ayant « les mains tachées de sang ». Au sommet suivant, il se trouvait à côté de l’ex-roi saoudien Fahd. Fumant un gros cigare, il se tournait ostensiblement vers son voisin chaque fois qu’il exhalait la fumée.
Pour lui, son Livre vert, instituant la « Jamahiriya » ou le pouvoir des masses, constitue la seule solution pour l’humanité. Encore tout récemment, en mars 2007, il a tourné en dérision le système électoral, affirmant que la démocratie ne pouvait être établie par les urnes : « Les élections, c’est une mascarade. »
Dans les années 1990, Kadhafi, affaibli sur le plan mondial, déçu par ses partenaires arabes, se tourne vers le continent noir et ne cesse de plaider pour la création des « États-Unis d’Afrique ». Traité pendant des décennies en chef d’un État « terroriste », il décide également de se réconcilier avec l’Occident.
En 2003, à la surprise du monde entier, il annonce le démantèlement de tous ses programmes secrets d’armements. Ensuite, il reconnaît la responsabilité de son pays dans les attentats contre un avion américain au-dessus de Lockerbie (270 morts en 1988) et contre un avion français au Niger (170 morts en 1989), et verse des indemnisations aux familles des victimes.
La fondation Kadhafi, présidée par l’un de ses huit enfants, Seif al-Islam, contribuera à régler ces conflits, de même que récemment l’affaire des infirmières bulgares.
L’ex-paria s’ouvre enfin à l’Occident. Kadhafi reçoit Jacques Chirac, Tony Blair et plus récemment Nicolas Sarkozy. Il signe des contrats pétroliers avec Européens et Américains et se promet d’aider à régler des conflits comme le Darfour. Mais cela ne l’empêche pas de continuer à critiquer l’Occident.
Source : L'Orient Le Jour
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