Madrid a exprimé mardi "gêne et préoccupation" au sujet du conflit ouvert entre les groupes espagnols Repsol YPF et Gas Natural et l'entreprise publique algérienne d'hydrocarbures Sonatrach, qui a annulé un contrat sur un projet d'exploitation de gaz naturel en Algérie.
"Nous suivons ce conflit attentivement", a confié le ministre espagnol de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, Joan Clos, en visite officielle en Chine. Il a insisté sur le fait que Madrid souhaitait dialoguer pour résoudre ce contentieux, et fera tout son possible pour "orienter le conflit vers la voie du dialogue et parvenir à une résolution favorable".
"Les relations avec l'Algérie couvrent de nombreux terrains. Ce conflit nous préoccupe, notamment parce qu'il éclate dans l'un de nos domaines de coopération, mais il est certain aussi que nos relations avec l'Algérie sont stratégiques et sur le long terme, donc il ne s'agit pas d'une rupture des négociations au sens large", a nuancé le ministre.
Sonatrach a averti lundi l'autorité boursière espagnole qu'elle annulait un accord signé en 2004 avec Repsol YPF et Gas Natural portant sur un projet d'exploitation de gaz naturel en Algérie.
Dénonçant des interventions politiques d'Alger dans Sonatrach, Repsol YPF et Gas Natural ont de leur côté souligné, dans un communiqué adressé à l'autorité boursière, qu'ils "regrettaient et rejetaient la décision de l'Algérie de s'approprier pour elle-même, illégitimement, le projet".
Les groupes espagnols ont dit vouloir défendre leurs intérêts en soumettant la question à un arbitrage international, et avoir l'intention de demander des dommages et intérêts.
En 2004, Alger avait donné son accord pour la participation de Repsol YPF et Gas Natural à la création d'une société commune chargée de l'exploitation du site de Gassi Touil (est de l'Algérie). Il s'agissait du premier contrat de ce type jamais accordé à une compagnie étrangère en Algérie.
Cette annulation intervient alors que l'Algérie a décidé en juillet de saisir les tribunaux espagnols et la Commission européenne au sujet d'un contentieux qui l'oppose à l'Espagne sur la part de gaz qu'elle a été autorisée à commercialiser dans un projet de gazoduc commun baptisé Medgaz.
Source : RomandieNews
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